Une gaffeuse professionnelle, une pauvre voyageuse qui doit la supporter et une plage de sable fin (PV Meïl)

(PS: je t'ai fait un truc court pour que tu saisisses le principe à ma réponse je ferais un truc plus long)

Pfiou! J'ai échappé belle! Qu'est ce que je hais les fichues branches dans lesquelles vous vous empêtrez quand vous courrez!
Bon. Vous devez sûrement rien comprendre. Mieux vaudrait peut-être commencer par le début. C'est à dire, POURQUOI je courrais. Oui, c'est très important e savoir la raison de ma fuite. Et un autre indice! On apprend que je ne courrais pas mais que je fuyais. Or, on fuit quelque chose ou quelqu'un. Mais qu'était-ce ce quelque chose ou ce quelqu'un? Mais, il ne faut pas négliger que j'ai pu fuir plusieurs choses ou personnes. Ni négliger que je peux être poursuivie par un groupe de choses et d'humains.Et...
J'adore jouer les inspecteurs. J'ai tout de même été une Kmett mine de rien. Même si je ne leur ressemble pas avec mes pulsions meurtrières, mes gaffes, mon talent de torture, mes irrépressibles envies de liberté, ma vie d'aventurière...et toutes mes bêtises. oui, parce que je suis une gaffeuse professionnelle. C'est mon gros défaut, autant en paroles qu'en gestes. C'est bon je l'ai avoué. On peut passer à autre chose?
Donc, je me promenais comme je le fais chaque jour de ma vie vu que je vis dans la forêt, et j'ai eu le malheur de passer à côté d'une ville où rôdait quelques Kmett en mission. Leurs ordres sont clairs: exécuter leurs missions. Mais Maranta leur a dit que s'ils me voyaient, ils devaient me pourchasser et me tuer comme la traître que je suis, et adieu la mission! Ben dis donc, je suis plus importante que je ne l'aurais imaginé! Et je me suis fait poursuivre. Et j'ai couru sans m'arrêter. En espérant trouver une super maison où on m'abriterait quelques minutes.
Et devinez où j'atterris? Je suis très malchanceuse. J'atterris sur la plage d'Olrante. Et je courais tellement vite que j'ai renversé le pot de confiture light sans calories d'une noble blonde qu'elle gardait pour sa tartine spécial régime sur son ventre, là où toute la crème solaire était étalée...et bien évidemment, je n'ai pas réussi à m'arrêter et je suis arrivée en plein dans l'eau...en tombant nez à nez avec un requin. e seul de tout Edrilion en plus. C'est dire comme al chance est avec moi!
J'ai heureusement échappé au requin et à ses mâchoires sanglantes qui allaient me déchiqueter. Je suis ressortie trempée...avec des crabes accrochés à mon bras. Fantastique. Qui pouvait rêver mieux!
Je suis donc partie sur un autre coin de la plage où il n'y avait personne. Ce n'est pas pares que ce n'était mon lieu initial que je ne dois pas rester un peu. Je me suis donc assise sur un transat avec un parasol et de charmantes lunettes de soleil sur les yeux. Tout allait bien...jusqu'à ce que le seul enfant de la plage me balance le contenu de son château de sable -même pas beau d'ailleurs les miens sont plus réussis- dans la figure. Et mes lunettes ne me protégèrent pas parce que les grains passèrent juste en dessous de la monture.
Mais qu'est ce que j'ai fait au destin????
Jeme relevais, commençais à marcher et à longer le littoral, quand je percutais une jeune fille. Oh non, les malheurs vont pas recommencer...

(Bon...après essai, c'est décidé, c'est mieux d'écrire à la 3ème personne. Par contre si ça te dérange et que tu trouves ça mieux que j'écrive à la 1ère, pas de problème, je transposerai... Et puis, sur la longueur, je commence en douceur en écrivant un truc pas trop long, mais je pense pouvoir faire un peu plus les prochaines fois ^^)

Le soleil était à son zénith. L'eau s'était faite miroir pour refléter ce merveilleux ciel propre à la saison. Meïl observait tout calmement, hypnotisée par cette beauté presque féérique qui se dégageait de la plage. S'abandonnant à un brusque accès de candeur, elle enleva ses sandales et enfonça ses pieds dans le sable. Elle ferma les yeux. Combien de temps ? Combien de temps s'était écoulé depuis qu'elle était venue ici avec sa mère ? Elle serra les dents. Ne pas pleurer. Surtout ne pas pleurer. Ce lieu ne méritait pas de connaitre les larmes. Elle entendit vaguement le rire d'un enfant et chassa aussitôt la tristesse de son esprit. Se ressaisir. Elle ouvrit les yeux. Elle reçut la lumière de plein fouet, cette lumière toujours plus saisissante, toujours plus surprenante de couleurs et de vie ! Éblouie, elle regarda autour d'elle comme à la sortie d'un rêve. Non, pas d'un rêve. A la sortie d'elle-même. Une petite fille courut dans l'eau en l'éclaboussant. Elle sourit. Elle sourit en pensant à sa propre réaction lorsqu'elle avait vu la mer pour la première fois. Elle avait été saisie par le miroir azuré. Ce devait être là qu'elle s'était promis de quitter son chez-elle pour revenir dans ce lieu enchanteur.
Elle commença à marcher, suivant la plage, les pieds dans les vagues et le bas de sa robe trainant dans les vagues écumeuses. Une épaule heurta la sienne. Un éclair de surprise la traversa. Une jeune fille la percuta, la faisant vaciller dans le sable mouillé. Étonnement. Ne pas tomber. Elle se rattrapa in extremis et réussit à se maintenir debout. Protégeant son bras du soleil, elle détailla la jeune fille qui lui faisait face tandis que les émotions se pressaient en désordre dans sa tête. Colère. Elle ne pouvait pas faire attention celle là ! Culpabilité. Non, c'est de ma faute. Je ne regardais pas où j'allais. C'est moi qui suis idiote. Tristesse. C'est vrai. Je ne regarde jamais où je vais, jamais. Peut-être qu'il serait temps que je grandisse. Peur. Mais qui est-elle au fait ?! Il n'y a pas que des gens biens par ici ! Sera-t-elle en colère ? M'en voudra-t-elle ? Confiance. Non, elle n'a pas l'air si méchante que cela. Elle a même l'air gentille. Joie. Le visage de Meïl s'illumina d'un nouveau sourire. Elle jubilait, mue par un émerveillement enfantin. Elle était heureuse. Depuis sa naissance, le destin - ou bien le hasard ? - avait toujours été clément avec elle. Mieux ! La destinée semblait s'être attachée à elle pour ne lui offrir que le meilleur de la vie. En suivant ce raisonnement, cette jeune fille qu'elle venait de rencontrer, semble-t-il par coïncidence, ne pouvait être qu'un cadeau du destin. Un cadeau gaffeur, mais un cadeau tout de même. Curiosité. L'intérêt lui tomba dessus. Oubliant toute règle de politesse, oubliant présentation et excuses, elle s'exclama :
-Qui es-tu ?

(pas du tout! Et ton texte est sublime, bravo!
j'ai du faire un truc court moi par contre vu que j'avais des devoirs en tonnes)

Aie aie aie...Je suis sûre que par ma maladresse je l'ai violemment blessée...Je m'en veut horriblement, et à un point... Certains me regarderaient avec des yeux de merlan frit "Mais je croyais que tu aimais torturer!"Oh ouuiiii j'adooore torturer, tuer, blesser, faire souffrir...mais j'évite en général les jeunes de mon âge qui me ressemblent. Ce serait m'infliger la douleur que je LEUR ferai subir? Ridicule! Je ne suis pas suicidaire!! Ni...comment ça s'appelle déjà?...masochiste non? Quand on veut se faire du mal à soi-même? Ah sii je sais! Nan en fait non. Je sais pas...
Oh et puis zut, au diable le vocabulaire! L'important, c'est qu'il faut que je m'excuse le plus vite possible. Sinon je risque de me faire une autre ennemie. Comme si je n'en avais déjà pas assez...
Alors que je me préparais à bredouiller quelques excuses incompréhensibles, et même à dégainer au cas où tout tournerait mal, la situation fut totalement différente. La jeune fille prit une voix surprise et me demanda en s'exclamant:

-Qui es-tu?

Alors, moi qui m'attendait à me faire réprimander comme le font d'habitude toutes les personnes du style "vous pouvez pas regarder où vous mettez les pieds?" ; "Faites attention un peu!"; "Imbécile tu vois pas que je suis pressée?"...Vous savez, les gens râleurs et agaçants, sur-lourds et qui finissent par vous taper les nerfs. Ceux dont vous rêver de donner une bonne raclée et une bonne correction. Oui ceux-là. Eh bien, la jeune fille n'en faisait pas partie. Elle n'avait rien de tel. Vous trouvez ça normal? Vous rentrez dans quelqu'un et il veut faire connaissance avec vous et taper la causette. Bah..Pourquoi pas?
Je répondis alors:

-Moi? Je suis Rebecca, mais appelle moi Becky.Je suis une ancienne Kmett qui a trahi son ordre pour vivre la vie d'aventurière. Désolée de t'avoir percutée. et toi qui es-tu?

(Merci. Et bonne chance pour ta tonne de devoirs !)

Imperceptiblement, le regard de Meïl s'illumina. Le destin ne l'avait pas trompée, une fois de plus. Elle observa Rebecca quelques secondes.
-Meïl. Je m'appelle Meïl. Je suis...
Elle marqua un temps d'arrêt. Que dire ? Qu'avait elle le droit de dire ? Que voulait elle dire ? Et qui était elle, en fait ? Elle ne le savait pas bien. Elle ne s'était jamais posé la question, ou n'avait jamais osé la formuler. Elle plongea dans le regard de Becky, cherchant une réponse à la question muette qu'elle se posait.
-Je suis là pour te rencontrer !
Elle se surprit elle même. Non ! Ce n'était pas cela qu'il fallait dire ! Comment voulait-elle que quelqu'un la prenne au sérieux si elle commençait comme ça ?! La jeune fille allait la prendre pour une folle, au mieux pour une personne un peu dérangée... "J'ai tout raté" pensa-t-elle. En dernier recours, elle jeta un coup d’œil à l'océan. Non, tout n'était peut-être pas perdu après tout. Peut-être y avait-il encore une chance pour que Becky ne parte pas, pour qu'elle ne l'ignore pas comme beaucoup d'autres l'avaient fait, pour qu'elle soit réellement un clin d’œil du destin.
Meïl se perdit dans ses pensées un instant. Elle était Kmett. Elle avait trahi son ordre. Et comme elle, elle voulait vivre. Vivre en vrai ! Vivre de cette vie qui ne semble possible que dans les romans mais qui est en fait à la portée de chacun pourvu qu'il le veuille. Une pensée. Un sourire.
-Et tu voyages souvent ?
Un éclair de malice traversa ses prunelles grises.
-Si tu pars, si tu découvres le monde, si tu voyages...Je peux voyager avec toi ?

(desolée du retard hein d'habitude ca m'arrive pas)

La jeune fille pas comme les autres se présenta à moitié:

-Meïl. Je m'appelle Meïl. Je suis...

Tu es...A mon avis, elle veut pas dire qui elle est. Un frisson d'horreur me parcourut. Et si elle, elle était une Kmett? Ou bien la fille d'un Fauconnier qui ne saurait pas qui je suis? Je me serai dévoilée inutilement et serai tombée dans un piège!
Meil se rattrapa de justesse en prétextant la raison de sa venue pour masquer son identité. Bien tenté mais...

-Je suis la pour te rencontrer!

Heu..bon au moins je ne suis pas seule à passer mon temps à gaffer. Quoique, peut-être qu'elle dit la vérité et qu'elle me laisse des indices.
Mais que suis-je bête! Peut-être essaye-t-elle de dire que le Ciel l'a mise sur mon chemin et qu'on est faites pour mieux se connaître! Cela expliquerait son air gêné et ses multiples gaffes. Ouh là, parfois je suis lente à la détente! Et plus lente qu'un escargot!
J'allais répondre quand je fus assaillie de questions :

-Et tu voyages souvent ?

Heu, il me semble avoir dit que ma vie est un voyage, que je suis une voyageuse. Donc il serait logique que je voyage souvent, si ce n'est tout le temps, n'est-ce-pas?

-Si tu pars, si tu découvres le monde, si tu voyages...Je peux voyager avec toi ?

Hum. D'accord. Je comprends où elle veut en venir depuis le début. Elle désire plus que tout voyager et le Ciel m'a mise sur son trajet pour exaucer son voeu. Ca y est je comprends! Mais bon sang, pourquoi elle a pas demandé plus tôt?

-He bien si tu veux, pourquoi pas? Mais ma vie est difficile à suivre et je dois constamment fuir. Je n'aimerai pas qu'il t'arrive quoique ce soit à cause de moi....

La gaffe monumentale! Evidemment je veux qu'elle vienne avec moi! Alors pourquoi est-ce-que j'essaie de l'en dissuader? Je ne comprendrais jamais les retors de mon cerveau...

Meïl regretta aussitôt sa phrase. Comment voulait-elle que quelqu'un lui fasse confiance si elle régissait toujours comme ça ?!
-He bien si tu veux, pourquoi pas ? Mais ma vie est difficile à suivre et je dois constamment fuir. Je n'aimerai pas qu'il t'arrive quoi que ce soit à cause de moi...
Le visage de Meïl s'éclaira. Oui, c'était bien le destin qui l'avait placée là. Fuir ? Fuir les Kmetts ou son propre passé... Et tant qu'à faire d'échapper à son histoire, autant commencer à écrire l'avenir. Et justement, l'avenir semblait lui tendre la main sous la forme d'une Kmett fugueuse.
-Il ne pourrait rien m'arriver à cause de toi à partir du moment où c'est moi qui ai demandé à venir avec toi... Et puis, je pense que rien ne serait plus merveilleux de voyager avec toi !
Avant même qu'elle les mette en mots, des images par centaines étaient venues l'assaillir. Des rêves d'enfants, des promesses aux étoiles, des serments ensommeillés. Toute son enfance remontait à la surface, lorsqu'elle rêvait déjà de partir on ne sait où pour visiter le monde.
-Alors ? On commence par aller où ? s'écria-t-elle avec enthousiasme.
Un peu trop d'enthousiasme certainement. Meïl se tut, lançant à Becky un regard confus, comme pour s'excuser. Elle ferma les yeux un cours instant. Temps mort presque imperceptible. Réfléchir avant d'agir. Elle le savait. Pourtant, malgré les sermons infinis de sa mère, elle n'avait jamais réussi à agir autrement que par un élan spontané venant droit du cœur. Elle ouvrit les yeux. Maintenant faire face et assumer. Becky devait la trouver étrange. Dans une joie enfantine qui la prenait de nouveau d'assaut, elle souhaita ardemment que Becky ne la déteste pas.

Meil a répondu une phrase plutôt étrange et totalement incorrecte vu que justement, avec moi, c'est toujours tout plus dangereux (multiplions les risques de mort par 1000, et par 2000 à cause des gaffes)

-Il ne pourrait rien m'arriver à cause de toi à partir du moment où c'est moi qui ai demandé à venir avec toi... Et puis, je pense que rien ne serait plus merveilleux de voyager avec toi !

Whaouh! Quel enthousiasme! Il faudrait que je l'initie à l'espionnage, ainsi elle pourra peut-être m'aider aussi dans mes missions! Ca lui plairait surement vu comme elle est enjouée et pleine d'envie d'aventures, d'expériences et voyages. Mais la vie n'est pas si belle qu'elle le croit...Enfin, après tout, c'est encore une enfant, elle a le droit de rêver...Elle se rendra juste compte un peu jeune que ces illusions ne prennent pas réalité. Elle vivra moins longtemps enfant. Mais elle grandira et mûrira plus vite.
Elle s'exclame:

-Alors ? On commence par aller où ?

Heu...Comment lui expliquer que pour l'instant, je suis coincée ici vu que des Fauconniers imbéciles me courent après.... M'enfin...
Une idée m'illumina:

-Et si justement on explorait les côtes d'Olrante? C'est la première fois que j'y viens...Ca ne te dérange pas j'espère?

-Non, ce serait génial !
Un peu rêveuse, Meïl projeta son regard vers la ligne d'horizon. Des teintes folles se mêlaient, entrelaçant le bleu de l'océan au blanc de l'écume, au doré du soleil. Et encore tant d'autres nuances qui lui donnaient la sensation de rêver. Tout dans cet espace immense était...trop ! L'odeur enivrante du sel, le sable sous ses pieds, les vagues caressant la plage avec douceur, le bruissement léger du vent. Tout. Et cette présence à côté d'elle. Cette présence pleine de promesses d'avenir. Elle avait prit la plume avec détermination, et s'apprêtait à la plonger dans l'encre pour tracer de grande lettres dans le livre de son histoire.
"Océan azur,
Annonce d'une journée radieuse,
Promesse de la nuit."
Meïl sursauta. Les mots l'avaient quittée à la mort de sa mère. Pour la première fois depuis tant de temps, elle retrouvait leur présence chaleureuse, leur mélodie envoutante et légère qui avait rythmé son enfance. Elle regarda Becky et lui sourit.
-De quel côté tu veux aller ?
Ton léger qui ne reflétait pas cette plénitude heureuse qu'elle vivait enfin.

Meïl est une fille naturellement joyeuse à ce que je vois! Et on dirait qu'accepter qu'elle voyage avec moi équivaut à lui offrir une cargaison de joyaux! Et aller n'importe où lui convient en plus!
Tout ça se voit à sa grande exclamation:

-Non, ce serait génial !

Il faudrait peut-être qu'elle apprenne à maîtriser ses émotions. leçon numéro 1 pour une voyageuse en compagnie d'une espionne. La discrétion et la modération. bIl av vraiment falloir que je l'aide....
Je remarquais soudainement qu'elle paraissait rêveuse. Elle devait rêver aux magnifiques endroits où nous voyagerions, à la découverte du monde extérieur, aux plantes, aux arbres....Oui le monde est splendide. Mais les gens qui l'habitent...ne le sont pas toujours.

--De quel côté tu veux aller ?

Hem hem. Il y a deux côtés. Droite ou gauche. Le droit me semble longer le littoral tandis que la gauche, d'où je viens, semble retourner vers la ville. Il n'y a pas à réfléchir trois heures.

-Tu dis quoi du droit, histoire de fouler le sable et de faire connaissance?

C'est une façon de se lier d'amitié. Parce qu'une bonne entente est, je pense, préférable quand on sait qu'on va passer les prochaines années à vivre en compagnie d'une fille que vous venez juste de rencontrer. Histoire de...cerner le caractère, nan?

-Tu dis quoi du droit, histoire de fouler le sable et de faire connaissance ?
Meïl acquiesça en commençant à marcher. Faire connaissance. Une bien belle idée et pourtant, elle ne savait pas où commencer. Elle n'avait jamais vraiment été douée pour connaitre les gens. Partout où elle allait, elle rencontrait des inconnus qui disparaissaient après un jour ou deux, lui laissant en guise de souvenirs des moments, des expériences, des rêves ou des secrets. Elle emportait chaque fois un récit de plus, une histoire nouvelle. Elle était emplie de toutes ces personnalités presque anonymes qui avaient ponctué son chemin. Mais elle n'avait jamais su se présenter. Jamais. Alors qu'elle ne tendait qu'à s'ouvrir aux autres elle ne se connaissait pas elle-même. Erreur fatale. On connait les autres parce qu'on se connait soi-même. Elle s'en doutait, même si elle refusait de se l'avouer. Elle discernait les contours brumeux de ce doute à travers les centaines de pensées, les milliers d'idées qui la parcouraient sans cesse.

Peut-être commencer par poser des questions ? Elle ne connaissait de Becky que son nom et quelques mots lancés en désordre : ancienne Kmett, trahir, ordre, aventurière... Ce n'était pas grand chose, au final. Mais ce n'était qu'un début. C'était la réponse à la question "Qui es-tu ?". C'était donc son identité. Elle se voyait comme telle, elle était ainsi; et en ce sens, c'était déjà beaucoup connaitre d'une inconnue.
-Faire connaissance, murmura-t-elle rêveusement. Tu pourrais...euh...je sais pas moi...commencer par...te raconter ?