Quand une jeune fille surgit de nulle part... (PV Holie)

Une étoile. Un point lumineux s'alluma dans le ciel, reflet fugace et lointain de l'étincelle qui s'allumait dans le cœur de la jeune fille. Meïl revenait. Elle revenait chez elle, après tant de temps passé à voyager. Après la mort de sa mère. Les larmes si familières montèrent aussitôt à ses yeux, brûlure de l'âme qu'elle ne parvenait pas à éteindre. Elle regarda la Lune, disque d'argent qui se découpait déjà sur un ciel hésitant entre le rose et le bleu nuit. Meïl regarda sa silhouette qui flottait sur le chemin de terre. Une silhouette frêle, mouvante, qui se tordait et se distordait à chaque pierre, à chaque brindille ou touffe d'herbe. Elle-même était faite ainsi. Chaque aspérité du long, si long chemin de la vie la changeait. Elle évitait, se courbait, empruntait des détours. Il n'en restait pas moins que chaque obstacle avait toujours eu sur elle cet effet : elle changeait, s'adaptant comme elle pouvait.
Et maintenant, Liett approchait. Plus d'échappatoire. La ville de son enfance s'approchait, inexorablement, et semblait à la fois chaleureuse et menaçante. Elle regarda rapidement le ciel qui virait au noir. Elle n'arriverait jamais avant la nuit. Avec un soupir, elle pensa qu'elle passerait une nouvelle nuit dehors. Et la nuit paraissait s'acharner à la glacer de sa main humide. Meïl frissonna d'avance.
Un croisement. Le hasard aidant, Meïl prit la gauche. Curieusement, elle ne reconnaissait pas le chemin. Elle ne comprit vraiment que lorsqu'elle arriva devant une immense bâtisse. La Demeure de Laubier. Elle devait bien en avoir entendu parler une ou deux fois, lorsqu'elle était encore enfant... Avec aplomb, elle aborda la première personne venue :
-Bonsoir. Est ce que vous accueillez les voyageuses perdues, par hasard ?

(Juste, tu as fais une faute, c'est "De Laubier" et non "de Laubier", mon nom de famille c'est le tout, donc il y a aussi une majuscule au "De". ^^)
Sur une pirogue-pastèque, surfant sur une cascade de chocolat au lait, sous
une pluie de pépites de caramel, je me rapprochais de la rive. Cette dernière
était recouverte de sucres d’orges par millier, ainsi que des arbres à nougats,
dragées divers et autre berlingots. Les roses en sucre étaient toutes
recouvertes d’une poudre blanche… Du sucre glace ! Des petits drains
faisaient couler un peu partout un flot de jus de fruits rouges. Des pralines croquantes recouvertes d’un chocolat fondant poussaient un peu partout. En me retournant, dos au choco-fleuve, je vois une
falaise de coraline entourée par des buissons en barbe à papa. Je m’avance, en
regardant en bas, j’aperçois des guimauves géantes entassées faisant office de
tapis. Sur un coup de tête, je saute, plongeant dans les moelleuses friandises. Quand d’un coup, à quelques mètres des confiseries…


-MADEMOISELLE !!!

Noir. Mon rêve s’éleva alors que je retombais près
de mes oreillers. Chute sur le plancher. Mes oreilles vibrent encore du cri, et
résonne douloureusement dans mon crâne.

-De QUOI rêviez vous encore ?! Vous rendez-vous
compte de l’image que vous donnez de votre famille ?! Où est donc
passé votre dignité ? COMMENT ?! Vous êtes encore par terre, mais
levez vous ! Nous avons des cours aujourd’hui et…


Blablabla… Voilà mon quotidien avec Nina, dans cette
immense bâtisse. C’est d’un ennui… Depuis combien de temps n’ai-je pas sourit
de bon cœur ? Je l’ignore… Je me lève, puis me rassois devant le miroir
pour que Nina me coiffe, comme d’habitude. Je me lève de nouveau, elle m’habille.
Nous descendons, je prends mon déjeuner, seule, les cours s’enchainent, vient l’heure
du diner suivit des réceptions avec de riches commerçants. Cependant, juste
avant le souper, Nina se souvint du linge qu’elle avait oublié à sécher dehors.
Elle se précipita à l’extérieur pour aller le chercher avant que la nuit ne
tombe. Elle laissa la porte ouverte, alors que je m’approchai, je vis une
personne se tenant devant Nina, apparemment, elle demandait la charité… La
pauvre, perdue dans le froid telle une brebis égarée. Je m’avançai vers elle et
lui pris délicatement la main, qui était pourtant bien plus grande que la
mienne. Avant de faire une petite révérence.


-Puis-je vous offrir le gîte et le couvert ?


Je l’entrainai doucement à l’intérieur, de manière à
ce qu’elle n’eût pas froid et la conduisis à la table pour le repas. La
gouvernante referma derrière nous. Je sens que la vie dans cette maison va
devenir plus intéressante grâce à cette personne. Je leva les yeux vers elle,
et lui fis un grand sourire.

(Ah...oui...désolée...)

Meïl regardait autour d'elle, fascinée par tout autour d'elle. Son regard sautait d'une chose à une autre pour finalement retomber sur la petite fille. Très certainement la fille de la maison. L'enfant lui sourit. Meïl avait vu de nombreux enfants sourire. Mais quelque chose dans ce regard, quelque chose de mystérieux en cette petite fille l'émouvait. Quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Elle prenait ce sourire comme un cadeau. Répondant à ce don, elle sourit en retour. Elle avait l'impression confuse d'être entrée dans un rêve, dans une sorte d'univers ouaté qui n'avait pourtant pas cette saveur sucrée qu'ont les songes. Un rêve figé par le temps. C'était la sensation exacte. Elle plongea dans le regard de l'enfant, dans son sourire. Sa curiosité émerveillée se teinta de tristesse. Cette petite fille vivait dans un univers figé. Alors qu'un enfant est fait pour mordre dans la vie à pleine dents, pour la scruter, la découvrir, l'explorer. Alors que cette gamine devait rester enfermée dans cet espace doré. Meïl frissonna. Quel dommage. A son âge, elle devrait pouvoir courir le monde.
Prise d'une subite volonté, Meïl envoya à la petite un regard radieux, exprimant parfaitement l'idée fugace qui se glissait vers sa conscience. L'univers était figé ? Et bien il allait vivre ! Et les dorures se débarrasseraient enfin de cette couche de poussière pour retrouver la couleur lumineuse qu'elles auraient toujours du avoir ! Une promesse. Un sourire. Au fond, c'était la même chose. Et Meïl se promettait de faire entrer une tempête de bonheur dans le coeur de l'enfant.

Non. Commencer par le début.
-Comment t'appelles-tu ?